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Aides et conseils pour les consommateurs d'alcool et leur entourage

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Aides et conseils pour les consommateurs d'alcool et leur entourage

Définitions diagnostiques

Les critères permettant de diagnostiquer les problèmes d'alcool sont différents, suivant que l'on utilise la CIM-10 (Classification Internationale des Maladies) ou le DSM-5 (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders). Vous trouverez ici quelques définitions diagnostiques issues de ces deux ouvrages : l'intoxication à l'alcool, le sevrage et la dépendance.totop scroller orange

Intoxication aiguë à l’alcool

Critères CIM-10 (code F10.0):

Etat transitoire caractérisé par des perturbations : de la conscience, des fonctions cognitives, de la perception, de l’affect et du comportement, ou d’autres fonctions et réponses psychophysiologiques.

L’intoxication aiguë est un phénomène transitoire : son intensité décroît et ses effets se dissipent progressivement quand le sujet arrête de consommer la substance en cause. La symptomatologie d’une intoxication ne correspond pas toujours aux effets typiques de la substance : l’alcool peut avoir des effets stimulants à faibles doses, entraîner une agitation et une agressivité à des doses plus importantes et être nettement sédatif à des doses très élevées.

On peut utiliser le 5ème caractère du code pour noter les complications associées :
F10.00 : sans complications
F10.01 : avec traumatismes ou autres blessures physiques
F10.02 : avec d’autres complications médicales (p.ex. : hématémèse, inhalation de vomissements)
F10.03 : avec delirium
F10.04 : avec distorsion des perceptions
F10.05 : avec comatotop scroller orange

DSM-5 (code 303.00)

Pour définir une intoxication aïgue, 4 critères sont nécessaires :

A. Ingestion récente d’alcool.
 
B. Changements inadaptés, comportementaux ou psychologiques, cliniquement significatifs (ex : comportement sexuel ou agressif inapproprié, labilité de l’humeur, altération du jugement) qui se sont développés pendant ou peu après l’ingestion d’alcool.
 
C. Au moins un des signes suivants, se développant pendant ou peu après la consommation d’alcool:
  • Discours bredouillant
  • Incoordination motrice
  • Démarche ébrieuse
  • Nystagmus
  • Altération de l’attention ou de la mémoire
  • Stupeur ou coma
D. Les symptômes ne sont pas dus à une affection médicale générale, et ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental.

Sevrage

CIM-10 (code F10.3)

Ensemble de symptômes qui se regroupent de diverses manières et dont la gravité est variable ; ils surviennent lors d’un sevrage complet ou partiel d’une substance psycho-active consommée de façon répétée et habituellement prolongée ou massive. L’installation et l’évolution du syndrome de sevrage sont limitées dans le temps et dépendent de la nature et de la dose de la substance consommée immédiatement avant l’arrêt ou la réduction de la consommation. Le syndrome de sevrage peut se compliquer de convulsions.
La présence de symptômes psychologiques est courante dans les syndromes de sevrage (il s’agit habituellement de symptômes anxieux ou dépressifs, ou de troubles du sommeil). Le sujet signale souvent un soulagement des symptômes de sevrage quand il reprend la substance.

Le 5ème caractère du code peut être utilisé pour spécifier le tableau clinique :
F10.30 sans complications.
F10.31 avec convulsions.totop scroller orange

DSM-5-TR (code 291.81)

4 critères sont nécessaires pour conclure au diagnostic de sevrage : 

A. Arrêt (ou réduction) d’une utilisation d’alcool qui a été massive ou prolongée.

B. Au moins 2 des manifestations suivantes se développent de quelques heures à quelques jours après le critère A :
  • Hyperactivité neurovégétative (ex : transpiration ou fréquence cardiaque >100/min.)
  • Augmentation du tremblement des mains
  • Insomnie
  • Nausées ou vomissements
  • Hallucinations ou illusions transitoires visuelles, tactiles ou auditives
  • Agitation psychomotrice
  • Anxiété
  • Crises convulsives de type Grand Mal
C. Les symptômes du critère B causent une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel, ou dans d’autres domaines importants.

D. Les symptômes ne sont pas dus à une affection médicale générale, et ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental.totop scroller orange

Dépendance

CIM-10 (code F10.2)

Ensemble de phénomènes comportementaux, cognitifs et physiologiques dans lesquels l'utilisation d’une substance psycho-active spécifique (ici l’alcool) ou d’une catégorie de substances entraine un désinvestissement progressif des autres activités. La caractéristique essentielle du syndrome de dépendance consiste en un désir (souvent puissant, parfois compulsif) de boire de l’alcool. Au cours des rechutes, c'est-à-dire après une période d’abstinence, le syndrome de dépendance peut se réinstaller beaucoup plus rapidement qu’initialement.

Pour un diagnostic de certitude, au moins trois des manifestations suivantes doivent habituellement avoir été présentes en même temps au cours de la dernière année :
  • Désir puissant ou compulsif d’utiliser une substance psycho-active.
  • Difficultés à contrôler l’utilisation de la substance (début ou interruption de la consommation ou niveaux d’utilisation).
  • Syndrome de sevrage physiologique quand le sujet diminue ou arrête la consommation, comme en témoignent la survenue d’un syndrome de sevrage caractéristique de la substance ou l’utilisation de la même substance (ou d’une substance apparentée) pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage
  • Mise en évidence d’une tolérance aux effets de la substance psycho-active : le sujet a besoin d’une quantité plus importante de la substance pour obtenir l’effet désiré.
  • Abandon progressif d’autres sources de plaisir et d’intérêts au profit de l’utilisation de la substance psycho-active, et augmentation du temps passé à se procurer la substance, la consommer ou récupérer de ses effets.
  • Poursuite de la consommation de la substance malgré la survenue de conséquences manifestement nocives (ex : atteinte hépatique due aux excès alcooliques).
La réduction de la variété des modes de consommation (ex : tendance à consommer toujours la même quantité, tous les jours, quelles que soient les contraintes sociales concernant la norme en matière de boisson) a également été décrite comme étant caractéristique d’un syndrome de dépendance.

On peut utiliser le 5ème caractère du code pour spécifier le tableau clinique :
F10.20 : actuellement abstinent
F10.21 : actuellement abstinent mais dans un environnement protégé (ex : hôpital, prison, communauté thérapeutique)
F10.22 : suis actuellement un régime de maintenance ou de substitution, sous surveillance médicale
F10.23 : actuellement abstinent, mais prend des médicaments aversifs ou bloquants (ex: naltrexone ou disulfirame)
F10.24 : utilise actuellement la substance (dépendance active)
F10.25 : utilisation continue
F10.26 : utilisation épisodique (dipsomanie)totop scroller orange

DSM-5-TR (code 303.90)

Mode d’utilisation inadapté d’une substance (ici l’alcool) conduisant à une altération du fonctionnement ou une souffrance, cliniquement significative, caractérisé par la présence de 3 (ou +) des manifestations suivantes, à un moment quelconque d’une période continue de 12 mois :

  1. La substance est souvent prise en quantité plus importante ou pendant une période plus prolongée que prévu.
  2. Il y a un désir persistant, ou des efforts infructueux, pour diminuer ou contrôler l’utilisation de la substance.
  3. Beaucoup de temps est passé à des activités nécessaires pour obtenir la substance (ex : déplacement sur de longues distances), à utiliser le produit, ou à récupérer de ses effets.
  4. Craving, ou désir urgent de boire de l’alcool.
  5. La consommation récurrente d’alcool  empêche la personne de remplir des obligations importantes au travail, à l’école ou à la maison.
  6. L’utilisation de la substance est poursuivie bien que la personne rencontre des problèmes sociaux ou interpersonnels persistants ou récurrents, susceptible d’avoir été causés ou exacerbés par l’alcool.
  7. Des activités sociales, professionnelles ou de loisirs importants sont abandonnées ou réduites à cause de l’utilisation de la substance.
  8. Consommation récurrente d’alcool dans des situations physiques dangereuses.
  9. L’utilisation de la substance est poursuivie bien que la personne sache avoir un problème psychologique ou physique persistant ou récurrent susceptible d’avoir été causé ou exacerbé par l’alcool (ex : poursuite de la prise de boissons alcoolisées bien que le sujet reconnaisse l’aggravation d’un ulcère du fait de la consommation d’alcool).
  10. Tolérance, définie par l’un des symptômes suivants :
  • Besoin de quantités notablement plus fortes de la substance pour obtenir une intoxication ou l’effet désiré,
  • Effet notablement diminué en cas d’utilisation continue d’une même quantité d’alcool.

 11. Sevrage, caractérisé par l’une ou l’autre des manifestations suivantes :

  • Syndrome de sevrage caractéristique de la substance (cf critères A et B du Sevrage ci-dessus)
  • La même substance (ou une substance très proche, comme de la benzodiazepine) est prise pour soulager ou éviter des symptômes de sevragetotop scroller orange

Références

  • AMERICAN PSYCHIATRIC ASSOCIATION. Mini-DSM-V Critères diagnostiques  (Washington DC, 2013). Traduction française par M.A. Crocq et al., Masson, Paris, 2016, 408 pages.
  • CIM-10/ICD-10 DESCRIPTIONS CLINIQUES ET DIRECTIVES POUR LE DIAGNOSTIC. Classification internationale des maladies. 10ème révision. Chapitre V (F): troubles mentaux et troubles du comportement, par l'Organisation Mondiale de la Santé. 1993, 336 pages. Trad. française: C.-B. PULL coord.